DESTINATION DEGUSTATION !
Grand fan de voyage, dès que j’en ai l’opportunité, je profite de mes vadrouilles pour aller rencontrer mes fournisseurs dans leurs contrées. Ici vous découvrirez plus en détails l’origine du whisky Ecossais, le savoir faire de la distillation en Gascogne ou encore l’importance de l’eau dans l’élaboration du gin Islandais. Et bien d’autres choses à venir...
Ecosse, terre de Whiskies
Même si j’adore Mel Gibson, aujourd’hui on ne parlera pas de « Brave Heart », mais plutôt de « uisge beatha », littéralement « eau de vie ». Et oui, le whisky reste une eau de vie de céreale(s). Même si l’on pense que l’origine de la distillation remonte à la rencontre des peuples arabes et scandinaves au gré de leurs voyages, les Écossais ont très vite su s’approprier le savoir faire de ces derniers lors de leurs incursions dans les royaumes saxons. Preuve en est chez Glengoyne (La Vallée des Oies), située à la frontière entre les Highlands et les Lowlands, où Arthur me livre une partie des secrets de la maison. La distillerie choisie ses malts en provenance de la côte Est, plus sec car battus par les vents. Le reste de la recette sera gardée secrète mais il me confie que le choix de l’eau est essentiel dans l’élaboration d’un whisky de qualité. Une chance pour la distillerie, qui est bâtie au pied d’une cascade. Glengoyne est une originale en Ecosse : de part sa double distillation et son refus d’utiliser de la tourbe, elle laisse ses malts rigoureusement sélectionnés s’exprimer. Enfin, vient l’élevage : 10, 12, 18, 21 et parfois même jusqu’à 50 ans (pour les plus patients). Ce temps passé à sagement se reposer permet d’affiner le profil des divers whiskies de la maison et d’aller chercher des arômes plus évolués qu’a la sortie de l’alambic. Glengoyne utilise principalement des fûts de xérès pour affiner ses eaux de vies. Il en ressort un whisky puissant et élégant, un vrai breuvage de gentleman ! Merci Arthur.
Islande : la fraicheur du gin
Terre unique, l’Islande se définit par ses paysages spectaculaires de volcans et de glaciers, de geysers, de sources chaudes et de champs de lave. Au-dessus et à travers elle se précipitent des eaux cristallines, une force vitale pour les Islandais depuis des temps immémoriaux.
Ainsi, le gin Olafsson s’inspire de la générosité naturelle de l’Islande, de ses eaux pures à ses plantes sauvages.
Il n’y a pas de secret, quand on distille de l’alcool, l’un des éléments les plus importants, c’est l’eau ! Effectivement, il est quasiment toujours nécessaire d’en utiliser pour réduire le degré des eaux de vies. Et coup de chance, du fait de son climat, l’Islande propose une des eaux les plus pure du monde. Cette dernière est parfois filtrée pendant plus de 300 ans par de la roche volcanique avant de venir se reposer éternellement dans une nappe phréatique.
Produit en l’honneur de l’explorateur du 18ème siècle Eggert Olafsson, qui parcouru pendant cinq ans les contrées islandaises, Olafsson gin utilise parmi ses botaniques une grande diversité d’espèce endémique de l’île, lui conférant son caractère unique.
Le thym arctique et la mousse islandaise viennent apporter des notes florales et rustiques, alors que la coriandre et le poivre de Sichuan confère au gin sa finale relevée et légèrement amer.
Ce subtil assemblage donne naissance à un gin équilibré, frais et vif, qui peut se savourer aussi bien pur ou sur un lit de glace qu’en base de cocktail ou encore avec un tonic.
J’ai d’ailleurs pu tester chacune de ces possibilités depuis le lounge de dégustation de la distillerie, en plein cœur de Reykjavik et c’est le gin dans son plus pur élément qui a su me conquérir. Je n’aurais pu espérer meilleure conclusion à mon voyage dans ces contrées désertiques et sauvage !
La Gascogne et l'art de la distillation
Producteur d’Armagnac depuis 1683, la famille Grassa au Domaine Tariquet perpétue un savoir-faire familial au fil des générations depuis la création du domaine.
L’armagnac est la plus vieille eau de vie d’Europe et se repose sur plus de 700 ans d’histoire. Tariquet, qui produit exclusivement des Bas-Armagnac, terroir considéré comme le plus noble grâce à la finesse de ses sols, apporte un soin particulier à ses vignes afin de distiller ensuite les jus issus de ses plus beaux raisins.
Au domaine, la distillation s’effectue dans un alambic traditionnel chauffé au feu de bois. Ce dernier tourne en continue lors de toute la campagne de distillation de novembre à décembre lorsque les vins issus de la récolte de septembre sont prêts. Les cépages utilisés sont l’Ugni blanc, le Baco, la Folle Blanche et le Plant de Graisse. A la fin de la distillation, on obtient une eau de vie blanche qui titre autour de 55° degrés. C’est lors de l’élevage que la magie opère.
Dans les chais plusieurs fois centenaires du domaine, règne une atmosphère de calme et de tranquillité où dans le silence, les jeunes alcools fougueux côtoient leurs aînés déjà plus sages, sur la voie de l’évolution aromatique.
Dans les barriques, l’Armagnac respire à travers le bois et son degré diminue naturellement avec le temps : c’est « La part des Anges ».
Quand le maître de chais estime que le temps est venu, les eaux de vies sont embouteillées. Pour profiter du résultat final, le Domaine invite régulièrement ses partenaires pour un repas au pied des alambics, au nombre de deux chez Tariquet, où sont partagés des mets du terroir et où le savoir faire Gascon s’illustre dans les verres ! Merci pour votre accueil chaleureux Rémy et Armin.